Du brouhaha d'une classe d'étudiants du secondaire s'activant se fait entendre. On voit un professeur de dos devant son tableau noir, bout de craie à la main.
Le professeur: J'ai pas encore terminé!
La cloche annonçant la fin des cours se fait entendre. Le professeur se retourne. Début trentaine il a l'air encore jeune. Son autorité n'est pas encore affirmée. Le brouhaha de la classe est plus intense, le professeur cri presque pour l'enterrer.
Le professeur: N'oubliez pas de lire le dernier chapitre du livre! C'est de loin le plus intéressant et il est très important pour l'examen du Ministère qui n'est plus que dans trois semaines... Trois semaines!
Le professeur dépose sa craie en se retournant de nouveau vers le tableau et entreprend d'effacer celui-ci à l'aide de la brosse qu'il a saisi dans le même élan. Sophie se tient maintenant derrière lui. Elle a 15 ans. Elle porte l'uniforme typique des collèges privés, jupe, blouse, etc...
Sophie: Monsieur David...
Le professeur (sans se retourner): Qui a-t-il?
Sophie: C'est que j'aimerais vous parlez...
Le professeur jette un oeil sur elle et complète l'effaçage du tableau avant de se retourner vers elle en s'essuyant les mains.
Le professeur: Qui a-t-il, Sophie? C'est au sujet de l'examen?
Sophie: Non... Ben oui, un peu... Est-ce que ce que l'on a vu sur Camus va être à l'examen?
Le professeur: Non pas à l'examen du Ministère. J'en ai déjà parlé de ce qu'il y aurait à l'examen plusieurs fois. Dans deux semaines il y aura un petit examen sur Camus qui ne comptera que pour 5% de la note, mais tu sais déjà tout ça...
Sophie: Oui...
Le professeur: Quel est le problème Sophie? Y'a quelque-chose qui te tracasse?
Sophie: Oui...
Le professeur (un peu brusque): Parle, je t'écoute... Parle, on m'attend...
Sophie: Vous êtes vous déjà senti vide? Vous savez, comme si vous ne ressentiez plus rien...
Le professeur: Non, je ne crois pas.
Sophie: Vous ne vous êtes jamais senti mort même si vous êtes vivant?
Le professeur (la prenant plus au sérieux): Non, je ne crois pas... Tu te sens ainsi? Vide?
Sophie: Oui, morte.
Le professeur: Qu'est-ce qui se passe Sophie? Ça fait quelques temps que je remarque que tu es dans la lune pendant les cours...
Sophie: Vous avez remarquez? Je ne sais pas trop... Je sais pas pourquoi je vis. La vie est absurde.
Le professeur (maintenant appuyé sur son bureau): Oui. C'est pour ça que nous avons lu l'Étranger et discuter du Mythe de Sisyphe, pour trouver un sens à l'absurdité de la vie. Tu te souviens de notre discussion sur l'importance de la révolte, de l'importance de la canaliser...
Sophie: Ouais... Mais moi, je ressens rien. Je me sens morte. Je suis comme le suicidaire dont parle Camus, mais je suis déjà morte. J'ai pas de raison de vivre. J'ai pas de raison de chercher une raison de vivre. J'ai pas de vie. Il me manque rien mais pourtant il me manque tout, vous comprenez?
Le professeur: Pas trop, non. Je vois mal où tu veux en venir...
Sophie: Vous comprenez pas? J'suis morte!
Le professeur: Ne cri pas.
Sophie: J'veux mourir!
Sophie sort un pistolet de son sac à dos.
Le professeur: C'est un vrai ça Sophie?
Sophie: Oui monsieur David.
Le professeur: Donne-le moi. Il faut pas jouer avec ces trucs.
Sophie: Ne me parlez pas comme si j'étais une gamine. Je sais très bien comment il fonctionne. Regardez, le cran de sureté est ici. Là il est sécuritaire, là il ne l'est plus.
Le professeur: Donne-moi ce pistolet tout de suite!
Sophie: N'approchez pas! (elle pointe le pistolet en sa direction) Y'a juste trois choses qui peuvent arriver maintenant... Soit je me tue, soit vous me forcez à vous tuez et puis je me tue ou soit vous réussissez à me convaincre de vivre. Je préfèrerais ne pas avoir à vous tirer dessus.
Le professeur: J'ai pas encore terminé!
La cloche annonçant la fin des cours se fait entendre. Le professeur se retourne. Début trentaine il a l'air encore jeune. Son autorité n'est pas encore affirmée. Le brouhaha de la classe est plus intense, le professeur cri presque pour l'enterrer.
Le professeur: N'oubliez pas de lire le dernier chapitre du livre! C'est de loin le plus intéressant et il est très important pour l'examen du Ministère qui n'est plus que dans trois semaines... Trois semaines!
Le professeur dépose sa craie en se retournant de nouveau vers le tableau et entreprend d'effacer celui-ci à l'aide de la brosse qu'il a saisi dans le même élan. Sophie se tient maintenant derrière lui. Elle a 15 ans. Elle porte l'uniforme typique des collèges privés, jupe, blouse, etc...
Sophie: Monsieur David...
Le professeur (sans se retourner): Qui a-t-il?
Sophie: C'est que j'aimerais vous parlez...
Le professeur jette un oeil sur elle et complète l'effaçage du tableau avant de se retourner vers elle en s'essuyant les mains.
Le professeur: Qui a-t-il, Sophie? C'est au sujet de l'examen?
Sophie: Non... Ben oui, un peu... Est-ce que ce que l'on a vu sur Camus va être à l'examen?
Le professeur: Non pas à l'examen du Ministère. J'en ai déjà parlé de ce qu'il y aurait à l'examen plusieurs fois. Dans deux semaines il y aura un petit examen sur Camus qui ne comptera que pour 5% de la note, mais tu sais déjà tout ça...
Sophie: Oui...
Le professeur: Quel est le problème Sophie? Y'a quelque-chose qui te tracasse?
Sophie: Oui...
Le professeur (un peu brusque): Parle, je t'écoute... Parle, on m'attend...
Sophie: Vous êtes vous déjà senti vide? Vous savez, comme si vous ne ressentiez plus rien...
Le professeur: Non, je ne crois pas.
Sophie: Vous ne vous êtes jamais senti mort même si vous êtes vivant?
Le professeur (la prenant plus au sérieux): Non, je ne crois pas... Tu te sens ainsi? Vide?
Sophie: Oui, morte.
Le professeur: Qu'est-ce qui se passe Sophie? Ça fait quelques temps que je remarque que tu es dans la lune pendant les cours...
Sophie: Vous avez remarquez? Je ne sais pas trop... Je sais pas pourquoi je vis. La vie est absurde.
Le professeur (maintenant appuyé sur son bureau): Oui. C'est pour ça que nous avons lu l'Étranger et discuter du Mythe de Sisyphe, pour trouver un sens à l'absurdité de la vie. Tu te souviens de notre discussion sur l'importance de la révolte, de l'importance de la canaliser...
Sophie: Ouais... Mais moi, je ressens rien. Je me sens morte. Je suis comme le suicidaire dont parle Camus, mais je suis déjà morte. J'ai pas de raison de vivre. J'ai pas de raison de chercher une raison de vivre. J'ai pas de vie. Il me manque rien mais pourtant il me manque tout, vous comprenez?
Le professeur: Pas trop, non. Je vois mal où tu veux en venir...
Sophie: Vous comprenez pas? J'suis morte!
Le professeur: Ne cri pas.
Sophie: J'veux mourir!
Sophie sort un pistolet de son sac à dos.
Le professeur: C'est un vrai ça Sophie?
Sophie: Oui monsieur David.
Le professeur: Donne-le moi. Il faut pas jouer avec ces trucs.
Sophie: Ne me parlez pas comme si j'étais une gamine. Je sais très bien comment il fonctionne. Regardez, le cran de sureté est ici. Là il est sécuritaire, là il ne l'est plus.
Le professeur: Donne-moi ce pistolet tout de suite!
Sophie: N'approchez pas! (elle pointe le pistolet en sa direction) Y'a juste trois choses qui peuvent arriver maintenant... Soit je me tue, soit vous me forcez à vous tuez et puis je me tue ou soit vous réussissez à me convaincre de vivre. Je préfèrerais ne pas avoir à vous tirer dessus.
6 commentaires:
Théâtre... y'avais bien 10 ans que je n'avais pas tenté d'en écrire... Ça vaut la peine que je termine où est-ce un départ stérile?
Moi j'étais captivée et j'ai hâte de voir ce qui va arriver... Pk la fille veut-elle se suicider? Qu'Est ce que le prof va faire?
Mais, ce qui est un peu difficile de croire, c'Est que le prof ne comprenne pas comment elle se sent, tsé, tout le monde s'est senti vide ou au moins un peu triste dans sa vie...
Ouais, mais de l'admettre à une étudiante de 15 ans, c'est ouvrir une porte ouverte sur sa propre vie!
Merci du commentaire Dana!!! :D
Moi, ce que j'ai hâte de savoir, c'est s'il va la remplir, enfin!
(Je peux jouer le rôle de Sophie la collégienne en jupette?)
Hahaha! C'est sûr! Surtout si t'aime manipulé les gros fusils! :P
Pistolet ou bazooka... l'important c'est que ça tuze.
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